La femme Yamamoto se dédouble, joue avec les multiples facettes de sa personnalité. Elle retrousse les manches d’une chemise ample et légère qui la laisse libre de ses mouvements. Le maître japonais apporte un soin particulier au choix du textile, comme la soie, tissée par l’usine familiale Chiso, spécialisée lors de sa création en 1555 dans la production de vêtements religieux. Yohji Yamamoto ose l’ancien et le moderne, la soie et le néoprène pour une élégance constante, inscrite dans le mouvement et la durée, du matin jusqu’au soir.
Le soleil passe sur elle. Drapée dans un noir profond, elle absorbe la lumière, capte l’énergie. Elle aimante, revêtue de sa seconde peau, étincelle d’une féminité d’autant plus forte qu’elle est évoquée avec subtilité et retenue, et grave ainsi son souvenir dans la mémoire du temps.