RENLI SU – Libre comme l’Air
Renli Su. Un nom comme un murmure, une caresse, à l’image de ses silhouettes éthérées, comme tout droit sorties d’un rêve. La créatrice chinoise a su développer son style, romantique...
Renli Su. Un nom comme un murmure, une caresse, à l’image de ses silhouettes éthérées, comme tout droit sorties d’un rêve. La créatrice chinoise a su développer son style, romantique...
Renli Su. Un nom comme un murmure, une caresse, à l’image de ses silhouettes éthérées, comme tout droit sorties d’un rêve. La créatrice chinoise a su développer son style, romantique et savant mélange de tradition et de modernité, autant inspiré par le workwear oriental du XIXe siècle que par l’époque victorienne. La pureté des lignes et des matières est renforcée par l’utilisation de matières organiques comme le lin, le coton, la laine.
Renli Su explore les thèmes de la nature, et de l’esprit aussi, à travers une imagerie peuplée de jeunes femmes libres, aux personnalités bien trempées, qui ont choisi de vivre comme elles l’entendaient, à une époque où toute autonomie leur était interdite. Elle les évoque, tour à tour, et parmi celles-ci, la figure de Jeanne Barret (1740-1807), surgit avec ténacité. Cette exploratrice et botaniste française est la première femme à avoir fait le tour du monde avec l’expédition Bougainville. Elle incarne le monde Renli Su, et l’avenir de la marque, avec passion et poésie.
Leclaireur : Vous créez avec l’image d’une femme en tête.
Renli Su: C’est notre muse, en quelque sorte. Elle a vécu il y a bien longtemps. Jeanne Barret a été la première femme à naviguer autour du monde, clandestinement de surcroît, en se faisant passer pour un homme. Elle a dû voyager et vivre comme un homme, parmi 200 autres hommes. Peu d’éléments à son sujet nous sont parvenus, dont sept carnets de bord appartenant à des marins ayant navigué sur le même bateau qu’elle. On l’aime beaucoup parce qu’elle a aussi contribué au travail d’un homme, un scientifique, qui avait pour mission la création d’un importante nomenclature répertoriant diverses plantes. Elle a beaucoup œuvré, en les choisissant, en les cueillant, en leur donnant leurs noms latins. Elle avait des connaissances en biologie et en botanique, comme beaucoup de femmes à l’époque, grâce à leur rapport quotidien avec la nature. Jeanne Barret avait une véritable aura et, au fil du temps, a inspiré de plus en plus de femmes, elle était audacieuse et courageuse. Ces voyages autour du monde lui ont procuré une joie immense.
Comment avez-vous découvert ce personnage ?
Dans des livres qui évoquaient ses aventures. Il n’y a aucune photo d’elle, puisqu’à l’époque la photographie n’existait pas. En revanche, il y a un dessin réalisé par quelqu’un qui l’a imaginée à partir de descriptions. Mon équipe et moi-même aimons beaucoup ce dessin. Il y a aussi les fameux carnets de bord. L’histoire de Jeanne Barret est pendant longtemps restée secrète, notamment parce que les femmes n’avaient pas le droit de voyager à l’époque. L’histoire a donc été publiée, pour être connue de tous, bien plus tard, et quand nous sommes tombés dessus, elle nous a particulièrement intéressés, au point d’avoir envie d’approfondir le sujet. On aime aussi beaucoup sa garde-robe, son style asiatique, et son époque. Le style et les vêtements étaient particuliers. Et l’aspect fonctionnel avait une grande importance pour ses contemporains, dans leurs choix en matière d’habillement.
Vous venez de Chine et vivez aujourd’hui à Londres, où vous avez installé votre studio.
Je viens du Sud de la Chine. J’ai grandi près de la mer. Je me suis d’abord installée à Londres pour y faire mes études. Après mon Master, j’ai décidé de me marier. Ouvrir mon studio ici s’est fait naturellement. J’ai commencé à petite échelle, en 2013, parce que je ne pouvais pas prendre en charge une trop grande production, ni tout le processus que cela aurait impliqué. Ce n’est que lorsque des investisseurs chinois se sont joints à mon aventure l’an dernier que j’ai pu véritablement améliorer la qualité de mes créations. Et si j’ai parfois besoin de retourner en Chine, toute la création est réalisée à Londres.
Qu’avez-vous conservé de votre héritage dans votre travail ? Comment conjuguez-vous vos origines chinoises et vos autres influences ?
Je tire mon approche au travail de patronage de mes origines d’Asie de l’Est, probablement, qui est très soigné. En Asie, le patronage se fait sur un plan bi-dimensionnel. La féminité du corps de la femme est exprimée d’une manière différente. Nous évitons « d’envelopper » le corps de trop de tissu. L’ère victorienne m’intéresse beaucoup également, avec toutes ces broderies, les techniques utilisées pour les créer, le patronage, et même les modèles qui sont très particuliers. Les créateurs chinois utilisent aussi des techniques de broderie particulières. J’ai donc tenté de tirer le meilleur de ce que j’aimais, de réunir toutes ces approches diverses, parce que chaque héritage est unique et extraordinaire.
Comment les « acteurs » du monde de la mode en France ont-ils réagi quand ils ont découvert votre travail ?
« Wow, la mannequin est si jeune ! » C’est ce que j’ai entendu souvent, au début. Est-ce que les acheteurs allaient oui ou non accepter notre travail ? Ils n’en étaient pas sûrs, justement à cause du jeune mannequin qui représente notre collection. Nous cherchions à promouvoir beaucoup plus que l’artisanat mis en œuvre, nous cherchions quelque chose de frais, de très aérien, onirique, et joyeux. Heureusement, ils ont beaucoup aimé le résultat final, et les tissus utilisés.
Vos pièces sont très féminines, réalisées avec quantité de détails et d’effets plissés, de volants. Les silhouettes conservent cependant une réelle fluidité. L’ensemble est décontracté. Comment parvenez-vous à créer cet équilibre ?
Notre hoodie connaît un beau succès. Je crois que certains de nos clients aiment associer cette pièce avec d’autres, d’un style différent, pour des looks très street style. Le hoodie fonctionne très bien avec les pièces qu’ils ont dans leurs garde-robes. Ce que nous souhaitons, c’est faire des vêtements qui seront faciles à porter, comme les hoodies. Ce genre de style se trouve aussi chez d’autres marques, mais les tissus que nous utilisons sont tellement charmants, et enrichis de détails si particuliers, comme les perles, qu’on sent une vraie différence dans nos réalisations.
Diriez-vous que le hoodie est, en quelque sorte, une porte pour entrer dans votre monde ?
Oui, le hoodie et les pantalons très loose plaisent beaucoup.
Quels sont les créateurs, actuels ou plus anciens, que vous suivez, dont le travail vous intéresse en particulier ?
Je suis le travail de Rei Kawakubo avec grand intérêt. J’ai vu chacun de ses shows. Elle est incroyable. Nous avons des styles différents bien sûr, mais je la considère comme un modèle à suivre.
Vous sortez une nouvelle collection, et vous préparez la prochaine. Est-ce que votre muse fait partie du processus de création ?
Pour les collections Automne-Hiver 2017 et Printemps-Été 2018, j’ai cherché à créer une atmosphère très spécifique, qui pourrait refléter mon monde personnel, et dans laquelle je peux intégrer le personnage que nous avons évoqué, cette muse. Et oui, nous travaillons déjà sur la prochaine collection, évidemment. Nous allons choisir les matières, ce qui va nous prendre près de 2 mois, avant de lancer la production. Enfin bien sûr, nous allons continuer d’explorer l’identité de cette femme qui nous inspire tant.
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