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MONCLER X GREG LAUREN – Le Sommet de Toutes les Contradictions

Los Angeles s’élève haut dans les sommets. Deux mondes se rencontrent, pour allier le fonctionnel et l’esprit. Moncler a su trouver, en Greg Lauren, le parfait – et inattendu – camarade de jeu....

Los Angeles s’élève haut dans les sommets. Deux mondes se rencontrent, pour allier le fonctionnel et l’esprit. Moncler a su trouver, en Greg Lauren, le parfait – et inattendu – camarade de jeu. Le jeu et le travail ne font plus qu’un : dans les mains du créateur américain, la doudoune classique prend une nouvelle dimension, trouve une nouvelle âme.

Une nouvelle occasion pour nous de plonger dans l’esprit poétique de Greg Lauren, qui a toujours su partager sa vision et raconter l’histoire à la manière des grands conteurs : avec coeur et passion.

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Greg Lauren et Moncler… Comment est venue l’idée d’une telle collaboration ?

GL: Quand ils m’ont contacté, ils m’ont simplement dit « Greg, nous aimerions travailler avec vous ». Le projet était encore inexistant, ce qui les intéressait était mon accord de principe. J’étais évidemment ravi. Mon esprit s’est immédiatement mis à fourmiller. J’ai approché le projet comme l’un des miens : qu’est-ce que Moncler représente à mes yeux ? L’héritage d’une facture particulière, riche d’histoire et d’années passées à produire des produits de grande qualité, certes, où la fonction et la performance primaient avant de devenir des symboles d’inspiration pure. C’est cette partie-là qui me parle tout particulièrement. Les doudounes Moncler sont portées à travers le monde. À chaque fois que je suis à Paris, je vois des familles entières emmitouflées avec chic dans leurs vestes Moncler.

Ce fut un terrain de jeux tellement varié. Il a fallu déconstruire ces vestes brillantes bleues et rouges, assemblées avec précision, adresse et savoir-faire. C’est justement comme ça que je travaille. Les désassembler, les démolir m’a beaucoup amusé. Tout comme le fait de les mélanger à des tissus qui me sont chers – des toiles militaires abîmées, du jean usé – qui ont une histoire, une âme.

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Comment une collaboration avec Moncler entre-t-elle dans votre direction artistique, vous qui vivez sous le soleil Californien ?

GL: Dans mes dernières collections, j’explorais déjà l’idée de cette Californie ensoleillée traversée par l’automne, de l’expérience qu’on a à la plage en hiver, lorsqu’il fait froid. Ca a été l’occasion pour moi de découvrir la plage et Malibu en Janvier… C’est agréable, d’une autre manière, et ça change de l’idée qu’on se fait de Los Angeles et de la Côte Pacifique sous un soleil éclatant. La Californie va bien plus loin qu’une chanson des Beach Boys.

Ce qui me caractérise, et qui a constitué mon éducation, en termes de vêtements, c’est cette idée que les vêtements, plus que jamais, ouvrent la porte à une nouvelle forme de liberté d’expression. Pas d’un point de vue créatif, mais littéralement. L’identité qu’on souhaite assumer, à un instant donné… la manière dont on souhaite être perçu par le monde… Tout ça est défini par les vêtements que l’on porte sur le dos en sortant de chez soi. Cette idée m’accompagne tout le temps.

Mon mode de vie à L.A., tout comme ma vie créative, est remplie par ces expérimentations autour de la représentation à travers le vêtement. En Californie – qui a dépassé son statut restrictif d’épicentre du cinéma, les limites et les frontières sont celles que vous définissez, et s’arrêtent à votre capacité à les dépasser. Chaque personnage, chaque archétype dans lequel vous vous projetez, est une carte blanche à découvrir. A Los Angeles, les gens voyagent ici et là, pour mieux revenir, ou ils viennent de partout dans le monde et se retrouvent à Los Angeles. C’est un melting pot très futuriste, comparé à New York, où le mélange est plus historique, en quelque sorte.

Travailler avec Moncler m’a paru formidable : j’adore les mélanges incongrus, j’adore combiner les personnages et juxtaposer des matières qui ne devraient pas coexister. Assembler des éléments qui ne devraient pas aller ensemble, et les voir créer une histoire, c’est un aspect essentiel de mon travail. C’est ce que je préfère faire dans mes collections.

 

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Comment la collection a-t-elle pris vie dans le studio ? Et comment une collection collector se transforme en une capsule de 200 pièces ?

Certaines pièces n’ont pas fini dans la capsule, mais ont été intégrées dans la présentation. C’est très enthousiasmant de travailler sur une idée qui, comme souvent, semble insolite aux autres, alors qu’elle me parait si naturelle et évidente, et d’avoir la satisfaction de voir cette idée aboutir. Je n’imaginais pas les choses autrement. Il y a quelque chose de magique à laisser l’artistique prend le dessus. Quand je regarde une veste Moncler, et avant-même de la toucher, je sais à quoi elle ressemblerait faite avec mes tissus. Nous avons donc essayé de nombreuses combinaisons.

La première fois que j’ai ouvert une veste, les plumes ont volé partout dans le studio. Mon équipe et moi avons dû comprendre comment assembler ce nylon high-tech – qui est aussi solide que léger – avec de la toile bien plus lourde. Nous avions l’impression d’être des musiciens qui répètent le même morceau, encore et encore. Les premières fois, ça ne donne rien, on se dit que ça ne marchera jamais, et puis tout à coup, la perfection. La première fois que j’ai eu la Maya bleue entre les mains, l’une des pièces les plus iconiques de Moncler, je l’ai posée sur ma table comme je fais d’habitude, et j’ai commencé à la combiner à des morceaux de duffle-bag militaire, à ajouter des rivets rustiques à côté de leurs pièces métalliques immaculé – les vestes Moncler sont parfaites et indestructibles, jusque dans le moindre détail. Instantanément, ça avait du sens, car que ça fonctionne ou non, que les gens comprennent ou non, les contradictions m’ont fait vibrer artistiquement… Le tissu lisse et brillant, les pièces noires mates, à côté de la toile couverte d’inscriptions à la main, datant de la Seconde Guerre Mondiale, et des rivets rouillés… Tout à coup, j’étais comme à la maison. J’ai passé ma carrière à mélanger des choses qui a priori ne sont pas faites pour l’être. Alors la proposition de Moncler, c’était une évidence.

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Au fil de votre carrière, vous avez travaillé avec des matériaux très variés, du papier aux surplus militaire… Quel a été le challenge le plus surprenant de cette collaboration, ou son cadeau le plus inattendu ?

La plupart des collaborations de Moncler partent du point de vue de quelqu’un : un artiste prête son esthétique à un format préexistant, ou à des pièces qui seront faites comme d’habitude, mais dans une gamme de couleurs différentes. C’est pour cette raison que j’aime beaucoup ce que Thom Browne a fait avec Moncler – il a réussi à changer le ton de la conversation.

Ce que je trouve toujours stupéfiant, c’est quand on prend quelque chose au caractère très propre, très raffiné, pour le briser pour le mélanger à quelque chose de plus… Le terme adéquat me manque, mais quand je regarde des morceaux de tissus qui débordent d’histoire, je sens dans mon coeur, dans mes tripes, même, qu’il y a un lien qui se fait, et qui semble toucher les gens. Et c’est exactement ce qui s’est passé ici. J’ai pris un produit très beau, qui s’adresse à un public précis, et je lui ai permis de s’ouvrir à un autre monde et d’exprimer quelque chose de nouveau. La réaction des gens face à la présentation était importante, il s’agissait de personnes de tous les genres et toutes les origines. Tous, quels que soient les horizons, étaient enthousiasmés par la collection. C’est ça, le vrai cadeau.

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Avez-vous des souvenirs précis liés à la neige ou à l’hiver ?

La neige à New York, c’est quelque chose d’unique. D’aussi loin que je me souvienne, je jouais et je faisais des anges dans la neige à Central Park, dans une espèce de très beau manteau d’hiver pour enfant. Et comme les souvenirs se mélangent parfois aux photos, j’ai en tête cette image de mon père qui me promène en poussette. Ou d’autres images de lui ou de ma mère, me portant devant le parc enneigé, tout emmitouflés. Quand je pense à mon enfance et à la neige, c’est ce qui resurgit.

 

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