Le cachemire est la plus belle, la plus fine des fibres. Une fibre animale produite, jusqu’à la fin de l’hiver, à partir du poil long des chèvres du Cachemire et du Tibet, habituées à vivre en altitude, au pied de l’Himalaya. La production du cachemire est limitée à une zone géographique précise, comprise entre la province du Cachemire (partagée entre l’Inde, le Pakistan, la Chine), la Mongolie, le Népal et le Tibet entre autres.
Photos Tuinch
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Cette sous-espèce de chèvres à cornes produit un duvet très serré, fait de poils très fins (de 19 à 12 microns) qui les protègent du vent glacial l’hiver, et des températures extrêmes pouvant descendre jusqu’à -40°C. La laine cachemire, que l’on décrit souvent comme « l’or des fibres », doit sa réputation à sa qualité, d’une douceur et d’une légèreté extrême. À la fin de l’hiver et au début du printemps, les chèvres mues, c’est à ce moment-là qu’elles sont peignées pour récupérer la laine qui doit être nettoyée afin de séparer le tiflit (le duvet) des poils plus grossiers. Pour fabriquer un seul pull, il faut tondre de deux à six animaux, car une seule chèvre produit environ 100 grammes de cachemire utilisable.
La production de cachemire est vieille de plusieurs milliers d’années. Pendant l’Antiquité, on le porte en Orient sur les épaules. En Europe, il est introduit à la fin du XVIIIème siècle, par l’intermédiaire de la route de la soie, en Angleterre et en France. Napoléon Bonaparte, au retour de la campagne d’Egypte ramène avec lui des châles en cachemire (appelés pashmina) venus d’Orient. Le pashmina rencontre un tel succès qu’il est notamment porté par l’impératrice Joséphine – qui possédait, d’après un inventaire de 1809, 49 grands châles de cour, 60 en cachemire. Passé de mode pendant plusieurs décennies, il revient en force dans les années 20, par l’intermédiaire, notamment, de Gabrielle Chanel intègre ce tissu dans ses collections. Aujourd’hui, le cachemire est partout, de Tuinch à Thom Browne.