Et pour le vôtre, alors ?
Les recherches ont débuté un peu par hasard. Je parcourais de vieux dossiers pour une réunion de famille et je me suis mis à trier et mettre de côté des photos importantes, touchantes, comme pour un mood board. Celles de ma grand-mère et de mon grand-père, pour commencer, des personnalités extravagantes, toujours dans l'ivresse. Ils ont été visiblement très riches pendant une courte période, avant de dépenser tout leur argent dans leur vie mondaine des années 20. Ils incarnent totalement l’esprit des Années Folles. J’ai trouvé une images des parents de Nana. De photos de squats. Des expérimentations que nous avions faites sur les clowns, en référence à Nana, évidemment. Des images de mon meilleur ami, de Las Vegas, du demi-frère adoptif de Nana, lui aussi très clownesque, très tragique. Deux chefs, épuisés dans un restaurant, qui m’avaient marqué. Et l’atelier de Francis Bacon, qui est à nos yeux l'un des artistes les plus beaux et les plus singuliers. Nous avons alors proposé à Arnaud de passer au studio. Il est venu, il a regardé le mood board, il est reparti. Trois jours, il était de retour avec un échantillon qu’il nous a tendu en disant « C’est ça ». Et, effectivement, c’était ça. Comme une usine de peinture qui aurait pris feu, la nuit, et dont l’odeur chimique se répandrait à travers la forêt. Quelque chose de direct, comme un coup à la tête. Nous avons fait quelques affinages mais il avait compris.