Comment une collaboration avec Moncler entre-t-elle dans votre direction artistique, vous qui vivez sous le soleil Californien ?
GL: Dans mes dernières collections, j’explorais déjà l’idée de cette Californie ensoleillée traversée par l’automne, de l’expérience qu’on a à la plage en hiver, lorsqu’il fait froid. Ca a été l’occasion pour moi de découvrir la plage et Malibu en Janvier… C’est agréable, d’une autre manière, et ça change de l’idée qu’on se fait de Los Angeles et de la Côte Pacifique sous un soleil éclatant. La Californie va bien plus loin qu’une chanson des Beach Boys.
Ce qui me caractérise, et qui a constitué mon éducation, en termes de vêtements, c’est cette idée que les vêtements, plus que jamais, ouvrent la porte à une nouvelle forme de liberté d’expression. Pas d’un point de vue créatif, mais littéralement. L’identité qu’on souhaite assumer, à un instant donné… la manière dont on souhaite être perçu par le monde… Tout ça est défini par les vêtements que l’on porte sur le dos en sortant de chez soi. Cette idée m’accompagne tout le temps.
Mon mode de vie à L.A., tout comme ma vie créative, est remplie par ces expérimentations autour de la représentation à travers le vêtement. En Californie – qui a dépassé son statut restrictif d’épicentre du cinéma, les limites et les frontières sont celles que vous définissez, et s’arrêtent à votre capacité à les dépasser. Chaque personnage, chaque archétype dans lequel vous vous projetez, est une carte blanche à découvrir. A Los Angeles, les gens voyagent ici et là, pour mieux revenir, ou ils viennent de partout dans le monde et se retrouvent à Los Angeles. C’est un melting pot très futuriste, comparé à New York, où le mélange est plus historique, en quelque sorte.
Travailler avec Moncler m’a paru formidable : j’adore les mélanges incongrus, j’adore combiner les personnages et juxtaposer des matières qui ne devraient pas coexister. Assembler des éléments qui ne devraient pas aller ensemble, et les voir créer une histoire, c’est un aspect essentiel de mon travail. C’est ce que je préfère faire dans mes collections.